hambourg

Publié le par What's Wrong With us?

Berlin Berlin Berlin, le bilan n'est pas très positif, hormis la victoire
éphémère au Zapata... Ironisons sur le sort malheureux des groupes en
tournée : ils lancent des éclairs, leurs blasons éblouissent, quel prestige
leur vaut une série de concerts dans des villes qui brillent au panthéon de
la modernité alors que ceux-ci n'auront rassemblé qu'une poignée
insignifiante de touristes ou d'infirmes... Le calendrirer est formel, le No
Public Tour nous conduira désormais à Hambourg dont nous gardons un souvenir
impérissable : ce fut notre meilleure prestation allemande de l'été
dernier... Il s'agit à présent d'asseoir notre réputation dans la cité
hanséatique. Difficile au vu de l'état des troupes : Mike renifle, je
frissonne, Zoé se gratte la gorge et nous gagnons coûte que coûte le grand
nord - la nuit tombe précocément, les forêts de plus en plus clairsemées
cèdent la place à de vastes étendues marécageuses, le froid se lève en
bourrasques. Nous approchons, pays du hareng, roi des matjes, port des ports
où se mêlent parfums âcres des sexes professionnalisés et relents des
marées de la mer du Nord ! La même longue approche, la même errance sitôt
que nous lâchent les informations parcellaires de Michelin... au pifomètre,
à l'instinct, à la ressouvenance aussi, - on a mémoire bonne ou non -
longeons la mer, le Fischmarkt, les docks profus et cyclopéens à déboussoler
tout amateur obtus du plancher des vaches, débouchons sur une Allee
familière, oui, sis, à son bout certainement, le bar Astrastube, théâtre de
nos hauts faits d'armes estivaux, nous doutons si nous devons poursuivre,
j'encourage et le taximan confirme - victoire, la chance encore nous sourit
et sans carte, parmi la complexité diabolique de capitales aux proportions
dantesques, d'un coup d'un seul, sans atermoiements superfétatoires, nous
parvenons au coeur, paf, plongeon direct et sans détour, à droite toute et
nous arrêtons les machines devant le Schilleroper, cet opéra jadis célèbre
où se produisirent cabarétiers du cru et notamment, pour ce qui a trait aux
gloires internationales, l'immortelle Joséphine Baker, avec ses lèvres et
ses bananes. On décharge, boit bière et gagne pénates neuves, à deux pas, un
appartement en forme de piège hydro-électrique dont les fusibles datent de
la dernière guerre (pour les changer il fallut visiter les antiquaires nous
narre Bronson), fils dénudés à deux empans des robinets, lampes à expédier
les condamnés texans en deux vagues de courant, tsunamis de watts,
maelströms d'ampères. Un endroit charmant, dont nous investissons une des
chambres tandis que Bronson, un très raffiné et bel homosexuel anglais, nous
prépare le thé. C'est notre unique jour de congé, nous en profiterons pour
dormir un peu... après avoir visité le Golden Poodle, relief pittoresque de
l'ère des squats hambourgeois (nous en prîmes d'ailleurs un en stop, de ces
compagnons aux vastes chapeaux et pantalons ridicules), cagibi à artistes
ouvert à d'étranges horaires (plutôt nocturnes). Tout en couloirs, avec
parfois le renflement d'une pièce, peuplé de beaux-artiens et de couples en
instances de séparation (je surprends d'étonnants réglements de compte dont
je tairai la teneur), hanté par une musique minimaliste qui rappelle les
envoûtements balinais, on y expose les fac-similés de partitions
new-yorkaises des années 50 et 60, élucubrations cagiennes etc... Nous
reviendrons, tenons-le nous pour dit, et c'est route commune pour dodo land,
Juju Mike et moi, sous la conduite tutélaire d'Alexa, qui nous avait vus en
août et qui s'est proposée pour nous servir de mentor pendant ces deux
jours. Halte kebab pidé, la faim dévore dans ces parages de glace, et c'est
le matelas mérité, la chaleur utérine du sac de couchage, et les rêves
berceurs aux fragrances de piments et d'oignons...

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D
Le retour imaginé du constructeur de sandwichs est annoncé. Traître à la cause des hybrides What's wrong, il rèvait aux cieux métalliques de l'incandescante Hambourguade. Songes de déboulonnades régulières et de calléïdoscopales avenues, il attendait avec impatience la teneur d'un Râ Balkanique....C'est pourtant avec une ardeur toute académique qu'il devait retourner à ses médicales investigations, que l'esprit Baatonu s'ouvre à lui pour lui délivrer quelqu'Africaines découvertes<br /> Der Bauer<br />  <br /> PS: Adage munichois à hurler en cas de désespoir scénique : " Er hat der fuchs der fläche wie ein strassemwalz getackelt "
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